🙋♂️Il a été observé que de nombreux adultes en activité rencontrant des difficultés dans l’apprentissage du mandarin ne manquent pas d’efforts. Selon certaines analyses, l’un des facteurs majeurs influençant cette situation pourrait être lié au rôle de l’enseignant.
Lors de discussions antérieures avec un membre de l’équipe enseignante concernant ces difficultés, deux causes principales ont été évoquées :
– Une capacité d’apprentissage ou d’assimilation jugée inférieure à la moyenne.
– Un manque de pratique en dehors des cours.
Selon cette perspective, ces difficultés ne relèveraient pas de la responsabilité de l’enseignant, et une solution proposée serait de faire redoubler les apprenants concernés. D’autres avis suggèrent cependant que cette approche pourrait être perçue comme un manque d’engagement pédagogique.
🧏♂️En France, les adultes en activité qui apprennent le mandarin le font souvent pour les raisons suivantes :
– Un lien personnel avec un(e) conjoint(e) d’origine chinoise ou taïwanaise.
– Un intérêt culturel.
– Une motivation liée au loisir ou au temps libre.
Dans ce contexte, ces apprenants visent généralement un niveau fonctionnel leur permettant de communiquer avec des locuteurs natifs. Leur emploi du temps, souvent chargé par leur activité professionnelle, limite le temps disponible pour la révision, rendant difficile toute exigence de révision intensive après une journée de travail complète.
💁♂️Certains constats soulignent que, face à la complexité du mandarin par rapport au français, les ressources d’apprentissage et les stratégies à utiliser en dehors des cours proviennent essentiellement de l’enseignant. Ainsi, l’enseignant joue un rôle central en tant que facilitateur et guide dans l’environnement d’apprentissage. Un enseignement reposant strictement sur le manuel, avec des ressources limitées ou des stratégies peu adaptées, pourrait conduire à un apprentissage mécanique, peu durable, et à un sentiment de découragement chez les apprenants.
🧏♂️Le rôle de l’enseignant dépasse donc la simple transmission de connaissances. Il s’agit également d’un accompagnement pédagogique éclairé, adapté aux besoins spécifiques des adultes. Une approche basée uniquement sur une transmission unidirectionnelle, « je parle, vous apprenez, pratiquez à la maison », semble peu compatible avec le profil des adultes en activité.
Une planification pédagogique prenant en compte des stratégies d’apprentissage reconnues, telles que celles proposées par Rebecca Oxford (1990), est souvent considérée comme bénéfique. Ces stratégies incluent notamment :
– Les stratégies mnémotechniques comme « établir des connexions mentales », « utiliser des images et des sons » et « intégrer des mouvements ».
– Les stratégies cognitives telles que « pratiquer » et « analyser et raisonner ».
– Les stratégies métacognitives, par exemple « décider des priorités d’apprentissage ».
– Les stratégies affectives comme « réduire l’anxiété » et « se motiver soi-même ».
👍🏻L’usage des stratégies sociales, telles que la pratique entre pairs, est également encouragé pour favoriser la consolidation des apprentissages en dehors des cours.
Parmi ces approches, les stratégies affectives apparaissent particulièrement cruciales. La perception du mandarin comme une langue réputée difficile peut générer une forme d’appréhension, freinant l’engagement et la persévérance des apprenants. Une gestion émotionnelle appropriée est donc essentielle pour créer un climat propice à l’apprentissage.
🧏♂️Les stratégies mnémotechniques, comme l’association d’idées ou l’usage d’images et de gestes, sont également jugées fondamentales. Le recours à des principes comme le « double codage », mobilisant à la fois des représentations visuelles et conceptuelles, peut favoriser la mémorisation à long terme, en renforçant les connexions mentales.
L’interaction sociale, de son côté, active plusieurs canaux sensoriels (auditifs, visuels, corporels), contribuant à l’apprentissage global. Les activités en classe demeurent ainsi un levier indispensable dans l’enseignement des langues.
💁♂️En conclusion, l’enseignement est vu ici non comme un simple transfert de savoir, mais comme un accompagnement vers l’autonomisation des apprenants. Dans ce cadre, la réussite ne dépend pas uniquement de l’investissement personnel de l’étudiant, mais repose en grande partie sur la qualité de l’accompagnement pédagogique mis en place.
Mandyssee